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TRANCHE DE VIE  
   
 
 
  Moment  magique !    

Je suis aux Seychelles. Je viens d’effectuer une première plongée sur l’ile Sèche proche de Mahé. La mer est agitée et nous avons été contraints de nous rabattre sur un site de plongée abrité. Il y a un cyclone dans la région. Je suis avec cinq autres plongeurs de tous niveaux. Moment magique et pourtant ce matin là, c’était particulièrement  mal parti. Cela commence par un gros retard d’ un plongeur au départ de l’hôtel, puis un remplissage de fiche et une distribution de matériel qui n’en finissent plus, suivi d’un premier long équipement  en plein soleil pour finalement changer de site par manque de visibilité, puis d’un deuxième équipement quinze minutes plus tard mais là, c’est un détendeur personnel qui lâche , il n’y a pas de rechange sur le bateau et la personne ne peux pas plonger et pour finir la série, une fois dans l’eau l’ancre se détache  de la chaine et le « pauvre » dive master doit palmer avec l’ancre pour remettre la manille en place. Moi, en pure illusion, j’essaye de retenir la chaine avec le bateau au bout.

Enfin, lorsque tout est  rentré dans l’ordre, nous faisons une plongée dans quinze mètres d’eau avec une visibilité médiocre. Le corail a souffert du réchauffement de l’eau et même s’il y a toujours à voir, la magie n’y est pas. De retour au bateau,  pour une pause d’une heure avant une deuxième plongée  à quelques mètres de la première, mon regard erre sur le large. Je suis intriguée par un scintillement d’eau en surface et je suppose qu’il y a un banc de poissons juste sous la surface. Malgré les vagues, je ne le quitte pas des yeux. Derrière, j’ai cru apercevoir un aileron. Le dive master commence son deuxième briefing de la matinée, identique au premier. J’écoute à peine et là, j’en suis sure. Ce n’est pas mon imagination. Il y a effectivement un aileron !  Je crois bien que pour l’avertir je lui ai coupé la parole mais tout de suite le bateau prend la direction de mon doigt tendu .Les seychellois pensent à des dauphins mais rapidement, ils annoncent en anglais un requin baleine. Il me faut encore quelques secondes supplémentaires pour la traduction mais beaucoup moins pour récupérer mes palmes et mon masque et sauter par-dessus bord.

 

Il est là, impressionnant, majestueux,  le plus grand poisson du monde. C’est un géant paisible aux superbes couleurs bleutées couvert de points et de traits formant des dessins blancs. Imperturbable, il nage en bougeant latéralement son corps et ma présence, très près,  à le toucher, ne le dérange pas. Il avance suivant,  je suppose,  le nuage de plancton. Moi, je palme à vive allure pour rester à sa hauteur. Il progresse à 5 km/h (je l’ai lu après dans un livre). J’écarquille les yeux pour ne rien louper. Il a plus de cinquante rémoras «  ventousées » sur lui. Il est suivi de plusieurs bancs de poissons. Puis après une dizaine de minutes, ce mastodonte de huit mètres de long, donc un petit puisqu’ ils peuvent atteindre dix huit mètres, a plongé en s’enfonçant lentement sous l’eau. Je l’ai suivi des yeux  mais suivant la consigne « pas d’apnée après la plongée »,  je prends raisonnablement le chemin du retour. Du bateau, ils ont pu voir deux géants, certainement un couple.
A vrai dire, je ne me souviens plus de ce que j’ai pu voir pendant  la deuxième plongée qui a suivi pourtant je suis sure de l’avoir faite !

 

Cet instant va rester gravé dans ma mémoire et ensoleiller mes mois d’hivers. Dommage, personne n’a pris de photos alors j’ai récupéré celle de Paul-Henri faite à Madagascar pour vous présenter ce géant des mers.         
Corinne

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